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Cérémonie du souvenir
- 5 juillet 2010 -
Calendrier 2010

Cérémonie en mémoire
des victimes du massacre du 5 juillet 1962 à Oran
et des disparus en Algérie 1954-1963

Le lundi 5 juillet 2010, à 11 h, les rapatriés et leurs amis se sont rassemblés au cimetière de Valence, devant la Stèle des Rapatriés, pour commémorer la triste journée du 5 juillet 1962, à Oran et devant l'olivier des disparus, en mémoire des disparus en Algérie (1954-1963).

Porte-drapeaux et public au rendez-vous
Le Départ

Defile

Défilé dans les allées du cimetière municipal de Valence

De nombreux porte-drapeaux se sont joints à la cérémonie.

Parmi les officiels, on note la présence de M. Jacques BONNEMAYRE (Conseiller municipal de Valence), représentant Patrick LABAUNE (Député de la Drôme), M. Georges SAGNARD (Conseiller municipal de Valence), représentant la  Municipalité de Valence.

On note également la présence des présidents d'associations : M. Yves BAUDIER (Centre culturel et CAPFA), Mme Mireille ATTIAS (Vice-présidente du Cercle algérianiste de Drôme-Ardèche), représentant Bernard CINI (Secrétaire général et président du Cercle algérianiste de Drôme-Ardèche), M. Hocine ATBI (Harkis Drôme), M. Louis DE TORRES (AFNR), M. Guy SEROR (ANFANOMA), M. Albert MARQUEZ (Rhin & Danube), M. Robert BUREL (UNACITA Drôme), M. Roger BERARD (UNACITA Valence), M. Pierre ROXARD (APDA), M. Michel WOZNIAK (Cadres de réserve Drôme-Ardèche).

Dépôt de gerbe et recueillement
en hommage aux victimes du 5 juillet 1962 à Oran

Dépot de Gerbe

Gerbe du Centre culturel des Rapatriés de Valence

Depot de gerbe

Gerbe des Anciens Combattants de Montéléger

Gerbe Rhin&Danube

Gerbe de Rhin & Danube

Minute de silence

Minute de silence

Allocutions

Après la minute de silence, le président Yves Baudier prononce une allocution faisant ressortir le non respect du cessez le feu du 19 mars 62 (voir texte ci-dessous).

Dans son texte, il explique les raisons de ce rassemblement en évoquant avec beaucoup de force la nature des massacres et les enlèvements dont furent victimes des centaines de civils femmes, hommes et enfants dont les corps sont restés sans sépulture à ce jour.
Face à «la liesse populaire», les chargés de la sécurité restèrent cantonnés dans les casernes sur ordre du gouvernement et de son représentant à Oran, le  général Katz surnommé depuis «le boucher d'Oran».

Public

Les participants écoutent avec attention l'allocution du président Yves BAUDIER

«Mes amis,

Merci d’avoir répondu présent.

Je remercie les associations d’anciens combattants d’avoir répondu présent, merci aux élus, ainsi que le représentant du maire de Valence, et à vous mes compatriotes qui avaient bravé la chaleur.
Nous sommes réunis devant ce monument élevé en mémoire de ceux qui sont restés  là bas, sur notre terre de l’Algérie Française, mais aussi devant l’arbre des disparus, ceux qui n’ont pas eu la chance d’avoir une sépulture.
Ce n’est pas de travestir la vérité historique de le dire, n’en déplaise à certains...   même s’ils ne sont pas là.

Nous nous retrouvons pour commémorer le souvenir de nos compatriotes qui n’ont pas eu la chance de bénéficier du cessez le feu du 19 mars 1962.
Pourquoi il y a eu un cessez le feu le 19 mars ?
Ils sont morts comment ? Ils se sont suicidés ?

En effet, le 5 juillet 1962 à ORAN des milliers de français d’Algérie de toutes confessions ont été massacrés en une seule journée. Ils ont été égorgés, vidés de leur sang, étouffés dans des fours, gelés dans des chambres froides, crochetés par la gorge aux abattoirs, débités dans les boucheries, sciés dans les menuiseries, dépecés, décapités, écrasés, et j’en passe…

Mais tous n’ont pas été massacrés ce jour, la plupart ont été enlevés. Enlevés pourquoi ? Pour où ?
Que sont ils devenus ?...

A ce jour ils sont toujours portés disparus, dans un silence assourdissant. Pourtant il y avait peut être des journalistes ?
Où était notre armée ? Où était le général Katz le général bourreau de nos compatriotes ?

Cette boucherie, cette sauvagerie des tueurs restera un épouvantable génocide du siècle dernier et pourtant on le cache, on ne veut pas en parler, on le dissimule. Pourquoi ?

Discours

La France préfère payer pour aider un bi national,  de cracher sur le pays qui le nourrit afin de défendre la thèse du FLN avec l’apport des médias, des intellectuels, et un silence de nos politiques à l’exception des députés du Sud. J’ai entendu que c’était la vérité historique, et le 5 juillet c’est quoi ?

Certains se repentent… certaines s’excusent … mais pour nous ils préfèrent l’indifférence à la justice. Pourquoi ?
Oui pourquoi ? Quelle faute ces innocents ont commis ? Devions nous tous être massacrés ? Fallait il que ce peuple pied noir disparaisse, afin de pouvoir falsifier plus facilement notre histoire ? Et bien non, nous sommes encore là, nous ne les abandonnerons pas, nous lutterons jusqu’au bout afin de connaître la vérité.

Nous crierons haut et fort qu’après le 19 mars la soit disante date du cessez le feu il y a  eu des milliers de morts, le génocide des harkis, des milliers d’enlèvements, des massacres, comme le 26 mars rue d’Isly à Alger,  et le 5juillet à ORAN qui nous réunis aujourd’hui. Après le 19 mars l’armée Française avait reçu l’ordre de ne pas répondre aux provocations du FLN, mais elle n’avait pas reçu l'ordre de protéger ses concitoyens.

C’est vrai nous n’étions que des français d’Algérie…

Pas de repentance pour ceux qui ont permis ce massacre. Pied Noir mon frère et toi Métropolitain, anciens combattants  qui êtes là, luttent pour que ce 19 mars ne soit pas une date symbolique, elle restera la date de la mort de l’Algérie Française, et de la grandeur de la France.

En mémoire de tous ceux qui sont morts après et souvent sans sépulture, je vous demande mes amis de respecter une minute de silence après avoir déposé une gerbe en leur mémoire et surtout de ne pas oublier.»

Yves BAUDIER (Président du Centre culturel des rapatriés)

Après la lecture d'un texte évoquant cette journée par René Aniorté (voir texte ci-dessous), un bouquet de fleurs fut déposé ensuite au pied de l'arbre des disparus.

Après avoir observé une minute de silence suivie d'un vibrant chant des Africains l'assemblée se dispersa.

Discours

Pour que l'on s'en souvienne !

Texte dédié aux victimes de la «onzième heure».

«De toutes les heures des guerres, de toutes celles du monde, la onzième, sans conteste, est l'heure la plus triste !

Elle va aux «résistants» se découvrant soudain, juste avant que l'histoire ne s'achève sans eux, la passion du devoir, à devoir accomplir !

Ces gens ont assisté au plus loin du foyer, sans jamais se mêler à quelque hostilité, sans jamais en parler, sans en prendre parti.

.../...

Mais à onze heures moins le quart, lorsque court en nuée l'annonce de la paix, transportés, en furie, se saisissant d'une arme, ils tentent de rattraper toutes ces années perdues en attentes et lâchetés.

Ils se rachètent, bien sûr, avec le sang des autres !

Ma ville l'a bien connu, la terrible «heure des braves». Bien des gens ont payé le tribut de l'instant, sous toutes les lâchetés, en dépit des promesses affirmées, répétées, confirmées, sur la sécurité assurée, les biens sauvegardés et les vies épargnées.

Dans cette non-assistance à personnes en danger, oui, ma ville a souffert des «héros de cette heure», oui, ma ville a souffert et ses fils ont payé, cette année soixante deux, c'était le 5 juillet !

Que ceux qui l'apprennent aujourd'hui, s'en souviennent à jamais !»

René ANIORTE (Administrateur du Cercle algérianiste)

En mémoire des disparus en Algérie 1954-1963

Gerbe

Un bouquet en mémoire des disparus en Algérie (1954-1963)

Gerbe

Mireille ATTIAS, vice-présidente du Cercle algérianiste de Drôme Ardèche, dépose le bouquet au pied de l'olivier planté en mémoire
des disparus en Algérie 1954-1963

Public

Salut des porte-drapeaux

Les porte-drapeaux présents sont remerciés par les officiels.
Porte-drapeaux : M. Jean-Claude SANTIAGO (CNC Romans), M. Lucien MORIN (PG-CTAM), M. Albert MARQUEZ (Rhin & Danube), M. Pierre ROXARD (APDA), M. Hocine ATBI (UNACITA Valence), M. Robert BUREL (UNACITA Montélimar), M. X (Cadres de Réserve Drôme-ARdèche)

L'olivier en mémoire des disparus en Algerie 1954-1963

L'olivier des disparus


La gerbe déposée au pied de l'olivier, planté en mémoire des disparus en Algérie (1954-1963)


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Crédit photos : Serge BERNARD